LE JOUR DU DÉPASSEMENT Où quand l’humanité veut le beurre et l’argent du beurre.

Si le beurre est notre mode de consommation et l’argent du beurre les jouissances naturelles offertes par notre belle planète alors oui ! Il n’y a qu’à observer les habitudes contemporaines pour voir que l’Homme veut consommer outre mesure tout en continuant à bénéficier de ce que la Terre nous offre. Or, le constat est unanime, les habitudes de consommation qui régissent la grande majorité de notre planète aujourd’hui sont à termes vouées à l’échec. Vouloir tout, tout de suite, sans limite et sans mesure autrement dit vouloir tous les gains sans contrepartie aucune.  Entre surconsommation et gaspillage, notre modèle actuel est l’un des principaux responsables de la surexploitation des ressources.

https://www.overshootday.org/solutions/

Ce mercredi 2 août 2023, nous avons atteint le Jour du dépassement de la TERRE. Cette date, calculée annuellement par l’ONG américaine Global Footprint Network, marque le jour où l’humanité a déjà consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an. Une expression qui, chaque année, sonne un peu plus tôt le glas des ressources naturelles qu’offrent la Terre.

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En d’autres mots, aujourd’hui, nous avons péché plus de poissons, abattu plus d’arbre, construit et cultivé plus de terres que ce que la Nature peut régénérer en une année. Nos émissions de gaz à effet de serre par la combustion d’énergies fossiles sont aussi plus importantes que ce que nos océans et nos forêts peuvent absorber. Passée ce jour, l’humanité puisera donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables de la Terre.

 Le jour du dépassement est là pour nous rappeler à quel point chaque année notre mode de vie épuise les ressources naturelles et il se peut qu’à terme manquent finalement le beurre et l’argent du beurre.

 Et puisque que nous sommes dans le registre des expressions langagières, alors ajoutons que les larmes de crocodile n’y feront rien. Il faut réformer nos habitudes de consommation, adopter des comportements responsables et réduire notre empreinte écologique à l’échelle mondiale et gouvernementale biensûr mais avant tout à l’échelle individuelle.

Journée Mondiale de la Mer : « Des transports maritimes durables au service d’une planète durable »

« Homme libre, toujours tu chériras la mer ». En France, la Marine Nationale a décidé d’ouvrir la journée mondiale de la mer sur cet extrait, très à propos, de l’Homme et la Mer.

Puis à nous d’ajouter le second vers de ce célèbre poème de Baudelaire : « La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme » !

À en voir l’état actuel des mers, quelle âme que celle de l’Homme du 21ème siècle me direz-vous !

Heureusement, parmi ces hommes, nombre sont ceux qui ont décidé d’agir pour conserver et protéger les mers et océans.

Le thème de la journée mondiale de la mer cible cette année « des transports maritimes durables au service d’une planète durable ».

Avec une part de plus de 80% du transport de marchandises, l’impact du transport maritime sur la planète est effectivement non négligeable. Améliorer de façon pérenne cet impact est une question essentielle sur laquelle s’est penchée l’ONU à travers son institution spécialisée connue sous le nom d’OMI, Organisation Maritime Internationale. En 2015, l’ONU qui fixait 17 objectifs de développement durable pour 2030, visait en quatorzième position la conservation et l’exploitation de manière durable des mers et océans.

À l’occasion de cette journée de la mer, l’OMI ainsi que des associations et entreprises telles que RespectOcean, Pole Star ou encore l’UNGC ont organisés une série d’événements et conférences afin de maintenir la propreté et la sécurité des mers.

L’industrie du transport maritime s’est quant à elle engagée d’une part à réduire d’ci 2030 ses émissions de gaz à effet de serre, le taux de sulfure des carburants de bateaux, les déchets marins et d’autre part à mettre en œuvre la convention sur la gestion des eaux de ballast, à protéger les pôles nord et sud de la fonte des glaces, à améliorer l’efficacité des échanges électroniques d’informations en mer mais aussi à accroître la participation des femmes dans la communauté maritime.

En somme, disons qu’un grand nettoyage de miroir est en vue !

Que restera-t-il du marché de l’art après Coronavirus ?

ecfr.eu

Il est encore difficile à l’heure actuelle de mesurer l’ampleur de l’impact de la pandémie Covid 19 sur le secteur de l’art. Fermeture des musées et galeries, reports, annulations des foires et salons… Une chose est sûre, l’épidémie a frappé de plein fouet le marché de l’art.

Même si musées et galeries se préparent à rouvrir progressivement, il ne reste pas moins difficile de pouvoir imaginer à nouveau de grands salons ou de grandes foires d’art comme on a pu les connaître, avant la Covid 19. L’impact social du coronavirus est en effet indéniable. La propagation mondiale du virus a laissé place à un sentiment de peur ambiant qui a modifié le comportement des clients. La crainte d’une deuxième vague perdure. Combien de temps va persister la méfiance ?

Les clients auront-ils toujours envie de voyager pour se rendre à des évènements bondés de monde pour l’amour de l’art ?

Le marché de l’art doit se réinventer et l’ensemble des professionnels du domaine devront innover, redoubler d’efforts et d’ingéniosité pour survivre. Un beau challenge finalement pour le monde de la créativité !  D’autant que les moyens sont nombreux aujourd’hui.

En 2012, le musée Savina à Séoul avait été le premier à décliner ses expositions en réalité virtuelle. Si cette innovation avait fait hérisser quelques poils à l’époque, elle se présente dans le contexte actuel comme une alternative pas si terrible finalement ! D’ailleurs le nombre de consultation de leur catalogue en ligne a été multiplié par dix depuis le début de la crise Covid 19 et les offres en ligne des musées et galeries ont été prises d’assaut depuis le début de la crise Covid.

Biensûr une exposition virtuelle ne remplacera jamais une exposition traditionnelle et l’image d’une œuvre ne remplacera jamais la rencontre sensorielle avec l’œuvre réelle ou le contact avec l’artiste mais à l’heure des restrictions sanitaires et des quotas d’entrées imposés, l’alternative virtuelle reste un beau lot de consolation. Et on fait biensûr confiance à nos artistes et galeristes pour ne pas tomber dans le catalogue de vente et réfléchir à la façon de présenter leur travail en ligne.

World CleanUp day, le grand ménage d’automne !

loveyourwaste.com

Le 15 septembre 2018, le premier World Clean Up day, une journée de sensibilisation et d’action qui, organisée à l ‘échelle mondiale, a rassemblé environ 150 pays. Au total, plus de 15 millions de citoyens réunis autour d’un même dessein : nettoyer la planète de tous ses déchets illégaux. Cette alliance entre volontaires et associations de défense de l’environnement a permis un nettoyage efficace des plages, des rivières, des forêts et des rues. La « Vague Verte » ayant démarré dans la matinée aux îles Fidji s’est terminée en fin de journée de l’autre côté du globe dans l’état indépendant du Samoa soit trente-six heures de nettoyage continu tout autour du globe.

L’idée de ce grand nettoyage d’automne a été lancée par le mouvement estonien « Let’s Do It ». En 2008, ce dernier avait réussi à réunir 4% de la population d’Estonie afin de nettoyer le pays en quelques heures. Le succès fulgurant de l’évènement fini par inciter les acteurs de « Let’s Do It » à voir plus grand…10 ans plus tard, le nettoyage ne se cantonne plus à l’Estonie mais s’attaque au monde entier.

Une action qui unie.

youtube.com

Du participant le plus âgé à Curaçao (100 ans) au plus jeune, à peine âgé de 3 mois en République Tchèque, le World Clean Up day a su réunir toutes sortes d’individus autour d’un même combat : l’écologie. Qualifiée de « plus grande action civique jamais menée contre les déchets », cette action a non seulement permis de nettoyer des territoires immenses, mais aussi de rapprocher les populations et de créer un sentiment d’unité. Plus de races ou de classes sociales, juste des Hommes unis pour préserver la planète.

Le record de participation est attribué à l’Indonésie qui représente plus de 40% des participants, suivi par le Pakistan et les États-Unis. Une réussite mondiale plutôt encourageante du mouvement, d’autant que le nettoyage s’est aussi fait dans des conditions extrêmes pour certains ; comme au Canada avec -10°C ou encore en Iran +48°C. Plusieurs pays ont même dû reporter la journée par mesure de sécurité suite à l’annonce de cyclones tropicaux qui devaient affecter plus de quinze pays.

linfodurable.fr

Et après ?

Une équipe de chercheurs et d’experts dirigée par Enzo Favoino et prise en charge par la « Let’s do it! Foundation », a travaillé d’arrache-pied pour élaborer un plan de conservation de la propreté : le « Keep it clean plan » soit un ensemble de suggestions visant de préserver la propreté et à intégrer les principes du Zéro déchet. Des mesures collaboratives supplémentaires seront décidées lors de la 8ème conférence annuelle « Clean World » à Tallinn en Estonie, en présence des dirigeants des pays du monde entier.

Clip de Jay-Z et Beyoncé: Quand chefs-d’oeuvre d’art classique et musique de culture urbaine se rencontrent!

francetvinfo.fr

Les célèbres Monsieur et Madame Carter, chanteurs américains mondialement connus sous les pseudonymes respectifs de Jay-Z et Beyoncé, ont secrètement investi les murs du plus célèbre musée au monde le temps du tournage de leur nouveau clip « Apeshit ». Depuis la révélation de ce dernier tourné dans l’enceinte même du Louvre, toutes les plumes sont déliées et des centaines d’articles sur le sujet fusent.

Une fois n’est pas coutume ! Cet article porte donc sur un thème peu habituel à ce blog qui a trait à l’univers éclectique de Monsieur Eric Freymond mais difficile de passer à coté de ce sujet qui a envahi la toile cette dernière semaine.

Fan de hip-hop ou non, telle n’est pas la question ! Car si les qualités musicales de « Apeshit » tendent à être remises en question, son clip qui a élu domicile au Louvre est une première dans l’histoire de la musique et ne peut donc pas laisser indifférent. 

Loin des références habituelles présentes dans les clips de rap et de R’n’B, Beyoncé et JayZ déambulent en maîtres des lieux dans les couloirs du  Louvre et se mettent en scène devant les plus grands chefs d’œuvre classiques. Le couple Carter a en effet décidé de prendre appui sur les plus beaux tableaux et les plus belles sculptures du plus grand musée du monde afin d’illustrer les messages qu’il souhaite faire passer.

Ce choix, artistique ou commercial, apparaît presque comme leur revanche sur le monde. En posant devant « Le Radeau de la Méduse » ou « Le Portrait d’une négresse », les Carter appuient leur combat contre l’esclavagisme et le racisme anti-noirs. Telle La muse de Marie-Guillemine Benoist dont elle adopte les attitudes, Beyoncé n’hésite pas à mettre en avant toute la beauté et le charme des femmes noires.

lci.fr

La Diva et son mari semblent également se réapproprier les tableaux pour conter leur histoire personnelle. Devant Le Sacre de Napoléon Bonaparte mettant en scène l’empereur qui, refusant de se faire couronner par le pape, se couronne lui-même puis couronne son épouse Joséphine, Beyoncé et Jay-Z relatent leur propre histoire : celle d’un couple qui arrive aux sommets par ses propres moyens, celle de deux artistes amoureux qui ne doivent leur succès planétaire qu’à eux-mêmes : l’histoire des self-made people.

Pour clôturer l’effusion d’œuvres d’art classiques dans ce clip de culture urbaine, les deux artistes vont même jusqu’à défier la très célèbre Mona Lisa. Ainsi, telle La Joconde, le couple règne sur le Louvre et se place dans le monde des grandes œuvres artistiques, s’auto proclamant par la même occasion chef-d’œuvre mondial.

Manta, le premier bateau qui va nettoyer l’océan

theseacleaners.org

Contamination des eaux, altération de l’équilibre des écosystèmes, mortalité des organismes marins, impact visuel… les conséquences environnementales, sanitaires et économiques des déchets plastiques sur les animaux et l’environnement sont alarmantes.

Yvan Bourgnon, notre compatriote suisse, alerté par cette dégradation des écosystèmes marins, vient révolutionner le monde maritime en dévoilant récemment le prototype de son navire hauturier qui promet de nettoyer la mer des ses millions de déchets plastiques.

skippers.ch

Aussi large et muni d’une bouche aussi imposante que la raie Manta, le voilier d’Yvan Bourgnon est une véritable usine navigante. Et pour cause, les déchets seront non seulement ramassés en mer, ils seront en plus triés et recyclés avant même d’atteindre la côte. Dans un premier temps, les déchets seront piégés entre les coques du bateau pour être remontés par des tapis roulants. Ils seront ensuite pris en charge sur place par des opérateurs qui trieront ces derniers.

eskif.com

D’une part, les déchets organiques qui seront rejetés immédiatement en mer et d’autre part, les déchets plastiques. Les déchets plastiques seront à leur tour partagés en deux. Les plastiques recyclables seront compactés et stockés à l’intérieur du Manta. Quant aux autres, ils seront mis dans des fours pyrolyses pour être cuits à basse température et donc sans dégagement de CO2 afin de produire du carburant qui servira au bateau.

Large de 49 mètres, le voilier hauturier est bien entendu lui-même propre. Pas question pour Yvan Bourgnon d’utiliser des énergies fossiles pour nettoyer la mer. C’est pourquoi le Manta utilisera lui aussi les énergies renouvelables : la voile, le vent, les éoliennes propulseront ce bateau.

 

Environnement : La Suisse, pays le plus performant au monde.

L’Université de Yale vient de publier l’édition 2018 de son Indice de Performance Environnementale des pays (IPE). Cette étude, réalisée une fois tous les deux ans, classe les performances des pays sur les questions environnementales prioritaires dans deux domaines : la protection de la santé environnementale et la vitalité de l’écosystème.

L’efficacité des politiques environnementales de 180 pays est donc évaluée en fonction de 24 critères environnementaux allant de la qualité de l’air et des eaux à la préservation des ressources naturelles animales, végétales, minérales et de la biodiversité…

Cette année, le rapport place la Suisse comme pays le plus performant du monde et ce en particulier pour ses engagements de longue date pour protéger la santé publique et les ressources naturelles.

 

Quand l’art vient à la rencontre des réseaux sociaux

Publier, liker, follower, partager, tweeter, commenter, taguer …Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont une telle place dans la société qu’ils définissent les tendances à suivre, nos amitiés, notre vie sociale voire même professionnelle.

De Facebook à Instagram en passant par Twitter, le monde change entrainant avec lui le monde de l’art. Et pour cause, cette communauté virtuelle est un immense espace d’expression où les images et les vidéos s’échangent par millions à la minute. Le potentiel des réseaux sociaux dans le monde de l’art est indéniable.

Mais ces derniers ne font tout de même pas l’unanimité chez les artistes et autres professionnels de l’art. Problèmes de protection des œuvres ou encore crainte de dévaloriser leurs œuvres, les raisons sont multiples.

Pourtant, n’en déplaise aux conservateurs, dans l’art aussi il faut être informé des nouvelles tendances et savoir montrer ses œuvres. L’innovation, malgré les menaces qu’elle renferme, apparaît comme nécessaire dans l’art comme dans tout autre domaine au vu du monde actuel et des évolutions qu’il connait.

Les réseaux sociaux sont en effet des vecteurs de visibilité incontestable de l’art. A l’heure du boom du « personal branding », tirer profit de ces outils de communication est un véritable enjeu notamment pour les jeunes artistes. Certes, ces derniers ne sont ni des marketeurs ni des content mangers cependant, pour ceux qui ne sont pas épaulés par des galeries, l’enjeu est de taille. Combien d’autodidactes ont commencé en publiant sur Instagram puis se faisant repérer ont fini par exposer en galeries ou se faire publier !

Les réseaux sociaux permettent non seulement de gagner en visibilité mais également de toucher un public plus jeune et plus large que celui habitué des salles de ventes ou des galeries d’art. Qui plus est, ils offrent un espace d’expression sans contraintes de temps ni de lieu. Médiatiser autour d’une création, exposer le contexte de création d’une œuvre pour donner envie de voir l’œuvre en vrai ou même de susciter l’achat devient alors possible.

Et vous qu’en pensez-vous ? Plutôt conservateur ? Réfractaire ? Innovateur ? Quel est ou quel devrait-être la place des réseaux sociaux dans le monde de l’art ? Comment les utiliser à bon escient ?

Créativité ou quand la pensée diverge puis converge

 

AMPOULEEn tombant sur un ouvrage de Todd Lubart, traitant de la créativité, j’ai été amené à m’interroger sur le sujet. Art et innovation étant à l’honneur sur ce blog, l’ébauche d’une petite réflexion sur la créativité était donc la bienvenue. Plusieurs questions sont donc apparues immédiatement. Tout d’abord, il conviendrait de mettre la main sur la définition même de la créativité ? Qu’est-ce donc que cette fameuse « petite chose » si chère à nos amis artistes, chercheurs, innovateurs et autres créateurs.

L’étymologie du mot créativité vient du latin « creare » qui signifie « faire pousser, faire naître, arriver à l’existence ». Très souvent employé dans un contexte religieux, le mot signifiait plus exactement « faire naître du néant ». On ressent à travers l’origine du terme, l’idée d’une faculté, peut-être divine, d’une aptitude particulière à créer à partir de rien. Si l’on se penche sur l’évolution du mot, on peut lire aujourd’hui dans les dictionnaires généralistes que la créativité est souvent définie comme une capacité d’imagination, d’invention, de création et est presque toujours associée en exemple à l’idée de créativité artistique ou littéraire. On remarque à travers cette définition que le sens du mot n’a finalement pas beaucoup changé et que l’on retrouve toujours l’idée d’une aptitude particulière à la création, à la différence près peut-être qu’aujourd’hui, le terme est associé à la capacité d’imagination. Ce sont finalement les exemples associés qui attirent plus particulièrement l’attention du lecteur : « Création artistique, littéraire ». A travers ces mots, la créativité est présentée a priori comme une capacité propre aux domaines des arts et de la littérature et pourrait renvoyer comme on l’a longtemps pensé au génie, à la muse de l’artiste et de l’écrivain. Deux questions principales émergent donc de ces observations : la créativité est-elle inhérente aux domaines de l’Art et de Littérature ? Est-elle une capacité réservée à une élite, aux artistes et aux écrivains ou est-elle ouverte à tout un chacun?

C’est en se penchant sur les dernières études notamment en psychologie que l’on peut apporter quelques précisions quant à la notion de créativité. Rassurez-vous, la psychologie cognitive a démocratisé la notion de créativité en la définissant comme une capacité présente en chacun de nous, éloignant ainsi l’idée préconçue selon laquelle la créativité serait réservée à certains domaines en particulier et surtout à certains individus privilégiés. On compte aujourd’hui des dizaines de définitions du mot qui varient en fonction du domaine auquel il est appliqué. Todd LUBART nous informe qu’il existe cependant une définition consensuelle, admise par la majorité des chercheurs, selon laquelle «  la créativité est la capacité à réaliser une production qui soit à la fois nouvelle et adaptée au contexte dans lequel elle se manifeste […]. Par définition, une production nouvelle est originale et imprévue : elle se distingue de ce que le sujet ou d’autres personnes ont déjà réalisé ». Les conditions sine qua non pour qu’il y ait créativité résident, selon lui, simplement dans le fait que la production soit complètement nouvelle et qu’elle réponde à un contexte. T. LUBART ajoute que l’apprentissage à la créativité est conditionné par des exercices de production créative et plus particulièrement dans le domaine de la production d’écrit et de la pratique artistique car ils sont pour lui les domaines les plus propices à cet exercice. Pour développer sa créativité il faut donc tout simplement pratiquer. « Dans le champ artistique, il s’agirait de favoriser l’expression artistique, mais pas seulement pour engendrer une expérience esthétique ou développer la performance du geste technique de maniement des outils artistiques, mais il s’agirait plutôt de rechercher des idées originales ». La créativité se manifesterait donc à travers des situations de recherche d’idées nouvelles. On peut donc affirmer que la créativité est bien une capacité présente en tout individu et qui, par le biais de l’imagination, permet de trouver et créer des productions originales. Mais, d’où nous vient cette aptitude ? Quelle est l’origine de cette capacité ? Le fait qu’elle soit en chacun de nous, de façon presque universelle, signifie-t-il qu’elle soit innée ?

En observant par exemple, le comportement de l’enfant, tout laisse à penser qu’en effet, la créativité est présente en nous très tôt voire dès la naissance. Par exemple, dès qu’il le peut, l’enfant nous surprend à inventer et créer des mots nouveaux ou des histoires imaginaires. Qui plus est, dès lors qu’il est en possession d’un feutre, d’un stylo, d’un crayon, il s’adonne à des activités de « gribouillages » sur une feuille de papier et même (au grand malheur des parents) sur une table, un mur ou une tapisserie. On note comme une pulsion, un désir naturel chez l’enfant à vouloir créer des choses nouvelles si bien qu’on imagine que la créativité est innée et qu’elle pousse constamment l’enfant au processus créatif. Pourtant, s’il on se fie à la définition consensuelle de la créativité, on remarque que ces pratiques enfantines ne recouvrent qu’un aspect de l’activité créative. Pour faire preuve de créativité, une production doit non seulement être nouvelle mais également répondre à un contexte. Qui plus est, l’expression créative est conditionnée par une intention de créer. Or, pour le cas de l’enfant, les productions sont, dans la majeure partie des cas, spontanées et issues d’un désir personnel de l’enfant. T. LUBART explique dans ce sens que la créativité n’est pas innée mais qu’ « il y a certains facteurs qui sont innés, présents plus ou moins dès la naissance, en fonction des individus, comme l’habileté de la pensée (la flexibilité cognitive), la quête de nouveauté ou la recherche de sensations ». L’être humain aurait donc bien des bases biologiques, des tendances innées pour la quête de nouveautés qui l’inciteraient à une certaine activité créative. Mais puisqu’elle n’est pas innée cela suppose qu’elle est acquise et doit faire l’objet d’un apprentissage. Chacun d’entre nous peut donc choisir de la favoriser ou non alors pourquoi doit-on le faire?

Parce que la créativité met en avant bien des enjeux pour l’être humain. Elle répond au besoin qu’à l’homme de s’adapter aux diverses contraintes de la vie. La créativité est aussi de l’ordre de la culture. D’un manque, d’une absence, d’un paradoxe, d’une problématique, d’une opportunité, d’une intuition… naît le besoin d’agir autrement. Autrement dit, face aux obstacles qu’il rencontre, l’homme fait appel à sa capacité de créativité pour trouver des solutions nouvelles et adaptées. C’est dans cette optique que le développement de la créativité trouve toute sa place au sein et est même nécessaire à notre société. Développer sa créativité, c’est s’habituer à trouver des idées nouvelles pour plus tard appliquer sa créativité aux problèmes qu’on sera susceptible de rencontrer. En apprenant à être créatif, on apprend à s’adapter, à innover et à trouver des solutions… autrement dit quelle meilleure arme pour notre autonomie quotidienne!

La créativité s’appuie sur deux composantes complémentaires de l’intelligence : la pensée divergente et la pensée convergente. Ces dernières sont des opérations mentales qui consistent pour la première à rechercher un maximum de solutions originales à un problème donné, même si certaines paraissent a priori absurdes, surprenantes voire insolites. La pensée convergente quant à elle, fait suite au travail de la pensée divergente et autorise, sélectionne le choix d’une réponse dans un cadre rigoureux, c’est elle qui permet de réaliser c’est-à-dire celle qui est adéquate. Face à un problème donné, un obstacle, notre aptitude créative met donc en jeu la divergence pour rechercher et générer des idées nouvelles puis fait appel à la convergence pour sélectionner la solution la plus adaptée au contexte. Stimuler notre créativité, c’est donc solliciter notre pensée divergente pour trouver un maximum de solution pour fouiller dans plusieurs directions et inventer le maximum de réponses possibles, rechercher des solutions nouvelles. C’est à travers ce processus créatif que se développent la capacité de réflexion et la capacité de chacun à être actif aux problèmes qui se posent devant lui, et ce de façon autonome c’est-à-dire en cherchant lui-même des solutions. Cette ébauche de réflexion permet de mettre en avant toute l’importance de la pensée créative. Plus aucune raison de ne pas vous y mettre maintenant.

Alors prêts ?… 1…2…3….  « CREATIVER » !!!